Kramer Morgenthau, membre de la société ASC, a capturé le film Fahrenheit 451 diffusé sur HBO avec une caméra VariCam

Kramer Morgenthau, membre de la société ASC, a capturé le film Fahrenheit 451 diffusé sur HBO avec une caméra VariCam
5 minutesÉcrit à l’époque de McCarthy et publié en 1953, le roman dystopique classique de Ray Bradbury, Fahrenheit 451, prend place dans une société où les livres sont interdits et les pompiers sont chargés de les brûler. Ce roman a été l’objet de plusieurs adaptations, dont la plus notable est celle du film de François Truffaut, sorti en 1966, avec pour vedettes Oskar Werner et Julie Christie.
En 2018, Ramin Bahrani a coécrit et réalisé l’adaptation du film pour HBO, mettant en vedette Michael B. Jordan, lequel a également agi en tant que chef de production. Ce film stylisé a été tourné par Kramer Morgenthau, membre de la société ASC (Game of Thrones, Thor: The Dark World, Terminator Genisys). « Je raffole non seulement du livre mais je suis également un grand admirateur de Truffaut. » affirme Morgenthau. « J’adore aussi les films qui comportent des messages ou qui ont des connotations socio-politiques. C’est ce qui m’a attiré au départ à produire des films et des documentaires. »
Morgenthau a grandi à Cambridge, dans l’état du Massachusetts et il a commencé sa carrière à New York en réalisant des documentaires. Il a étudié à l’Université de Rochester et il a fait ses études en cinéma. « J’ai gradué frais et dispos et je voulais faire des films qui pourraient changer le monde. » dit-il.
Pour Morgenthau, Fahrenheit 451 l’a ramené à ses racines en tant que cinéaste et a réveillé en lui son côté artistique ainsi que sa passion pour les films. « La littérature et les arts sont des éléments précieux de notre culture que nous prenons trop souvent pour acquis. » explique-t-il. « Ce sont des éléments que nous devrions chérir et protéger. Ramin est aussi un cinéaste passionné et il a réalisé beaucoup de formidables films indépendants tels que Man Push Cart, Chop Shop et 99 Homes – qui sont tous des films puissants et purement à propos du récit et des personnages et non du spectacle. J’ai réalisé après avoir fait la lecture du script que Fahrenheit 451 semblait être un de ces films. »
Le plus grand défi que Morgenthau a confronté était de construire entièrement un nouveau monde. (Il ne s’est joint à la production que 10 jours avant le début.) Avec si peu de temps à sa disposition, il a dû se fier à ses instincts de cinéaste car il n’avait pas de temps à perdre à visionner d’autres films ou parcourir des œuvres d’art ou des photographies. « Bien qu’il comporte des éléments de technologie et de science-fiction, ce n’est pas vraiment un film futuriste car il se déroule au présent, dans une sorte d’autre univers. Nous devions capturer ceci tout en créant un nouveau monde, et ce, dans très peu de temps.»
Morgenthau a tourné le film avec des caméras VariCam 35, avec des fichiers 12-bit 4:4:4 AVC Intra à 23,98 ips. HBO n’a pas de mandat 4K, mais par contre le format grand écran 2.40 est interdit. Nous avons alors effectué la capture de fichiers UHD (3840 x 2160) au format 16x9. « Dès arrivé sur place, j’ai commencé à rechercher des emplacements de tournage et questionné Ramin sur ses intentions,» dit Morgenthau. « Il voulait pouvoir déplacer facilement la caméra sur 360 degrés et filmer la nuit à l’extérieur dans des zones urbaines. J’avais beaucoup entendu parler de la caméra VariCam et mon instinct me disait que cela serait la meilleure façon de procéder en raison de sa sensibilité sous faible éclairage. »
Depuis qu’il tournait en numérique, Morgenthau avait principalement utilisé un seul système et il pensait que la caméra VariCam allait lui présenter un défi pour utiliser quelque chose de différent. « Je voulais donner le plus de liberté possible à Ramin » explique-t-il, « spécialement de lui permettre de tourner à des niveaux ISO super élevés – de 3200 à 5000. J’ai fait un essai et j’ai été ébloui des capacités sous faible éclairage de la caméra VariCam. Son allure toute particulière a également aidé à l’aspect technologique du film. »
Durant la production, Morgenthau a enregistré en V-Log et utilisé une simple table de conversion Rec709, créée par Technicolor-PostWorks NY. « En plus, j’ai utilisé des commandes CDL. » révèle-t-il. « Nous n’avions aucun coloriste au laboratoire – c’était uniquement un transcodage et des conversions de notre production sur le plateau. Notre technicien en imagerie numérique, Jasper Vrakking, a fait un excellent travail avec les couleurs. »
Lors des tournages sur le plateau, Morgenthau effectuait généralement son tournage avec une sensibilité ISO 800. Pour la majorité des tournages à l’extérieur la nuit sous faible éclairage, Morgenthau n’a pas eu recours à la sensibilité 5000 native, mais il a par contre choisi celle de 5000 de base et l’a descendue à 3200, croyant que celle-ci reflétait le mieux celle de 800. « Je n’avais pas besoin de l’extra 2/3 de tour d’ouverture. » explique Morgenthau. « Il y avait beaucoup de lumière à 3200 parce que je tournais avec des objectifs très rapides qui pouvaient ouvrir à 1.4. » Morgenthau a capturé avec des objectifs Super Speeds de Panavised datant des années 70 et il estimait que le verre d’époque combattait parfaitement la netteté du numérique comparativement à la pellicule. Il a généralement tourné à une ouverture de T-2.
« Filmer des scènes d’incendie s’est avéré un peu plus compliqué que ne l’avais pensé. » dit-il. « Étant donné que je voulais capturer le plus de lumière nocturne possible, tout en maintenant les détails des flammes, je me suis retrouvé avec un constant défi de maintenir un équilibre entre les deux. Nous avons dû très souvent contrôler le diaphragme sur-le-champ. Lors de tournages sur le plateau ou à l’extérieur, j’ai eu recours à très peu de rétro-éclairage. J’ai laissé l’éclairage existant intervenir, éteint toutes les autres sources d’éclairage et utilisé un éclairage localisé sur les visages avec des boîtes d’éclairage lunaire et beaucoup de panneaux intensificateurs SkyPanel et à DEL réglés à très faible intensité pour bien équilibrer l’ambiance. »
Une des scènes les plus complexes à capturer fut celle dans un « bar RV », où il y avait un grand nombre de panneaux et de murs d’écrans vidéo. Morgenthau a éclairé la scène avec les diodes électroluminescentes qui alimentaient les supports vidéo. Morgenthau a également utilisé plusieurs appareils d’éclairage tubulaire dont la forme était similaire à des tubes fluorescents mais qui comportaient des pixels. « Ils s’appellent Sceptrons et sont fabriqués par Martin.” explique Morgenthau. « Nous avons choisi quelque chose de différent car nous voulions atteindre le même niveau que le script et les acteurs. J’étais vraiment satisfait de cette scène. Ce fut un défi aussi passionnant que stimulant. »
Puisque nous avions affaire avec un monde futuriste, Mike Hall, notre chef décorateur et électricien, a intégré des DEL RGBAW dans une grande partie des décors. « J’ai utilisé un éclairage différent, un peu plus ambient, et ceci non à cause de la sensibilité de la caméra, » poursuit Morgenthau, « mais à cause du style du film. J’adoptais alors la technologie. Dans la scène d’ouverture du film, j’ai effectué l’éclairage avec seulement une allumette dans les mains de l’acteur principal. Dès qu’il l’allume, tout son visage devient éclairé. Il y a quelques diodes électroluminescentes lumineuses qui sont intégrées dans la pièce mais j’ai littéralement éclairé le visage de Michael B. Jordan avec une seule allumette à une ouverture 1.4 et ISO 3200. C’était chaleureux et superbe. »
Fahrenheit 451 a été publié à Technicolor-PostWorks, NY et le classement chromatique a été effectué par le coloriste Tim Stipan. En majeure partie, le classement ressemblait aux épreuves de tournage, bien que Morgenthau a révélé avoir effectué quelques ajustements et retouches de l’image. En général, il était très satisfait de la tournure de ce projet. « C’est un de mes accomplissements préférés. » dit-il. « La caméra VariCam voit vraiment les couleurs différemment que les autres systèmes de caméra et elle possède un espace chromatique bien à elle. J’utilise beaucoup de couleurs saturées en ayant recours aux DEL RGBAW intégrées dans les décors – beaucoup de rouges, de bleus et de verts profonds et saturés. J’avais vraiment l’impression que la caméra voyait ces couleurs d’une façon plus réelle et plus naturelle. C’était vraiment superbe. »
Pour plus de renseignements (en anglais) sur Fahrenheit 451, visitez https://www.hbo.com/movies/fahrenheit-451.
Pour plus de renseignements (en anglais) sur Kramer Morgenthau, visitez http://kramermorgenthau.com/.